La production sous contrôle
Biocontrôle, productions sous serre, numérique, robotique... Les producteurs de semences explorent de nombreuses pistes pour relever le challenge des années à venir.
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Pour maintenir la production de semences en France, voire continuer à la développer, les producteurs de semences français doivent sans cesse innover, afin de s'adapter aux contraintes nouvelles et rester compétitifs. « La première de nos préoccupations est de faire face à la disparition de substances actives pour contrôler mauvaises herbes, maladies et ravageurs, explique Jean-Albert Fougereux, directeur technique de la Fnams, Fédération nationale des agriculteurs multiplicateurs de semences. L'expérimentation et le montage des dossiers mobilisent aujourd'hui le quart de notre budget technique qui s'élève à 3 M€/an. Nous cherchons aussi à produire des semences dans la perspective d'une diminution du recours à la chimie. Nous explorons pour cela plusieurs pistes, dont celle du biocontrôle. » La Fnams fait partie du consortium créé en 2015 avec l'Inra. « Nous sommes dans ce domaine à l'affût de solutions pour lutter contre les maladies et les ravageurs, et sommes encore en phase exploratoire, indique-t-il. Pour la maîtrise des mauvaises herbes, c'est du côté de la robotique ou des bineuses intelligentes capables de désherber dans l'interrang et sur le rang que nous travaillons. » La Fnams est pour cela associée au projet RobAgri développé par Axema et l'Irstea.
Cultures associées et plantes de service
La troisième voie explorée par ses équipes est celle des approches systèmes. « L'objectif est de maîtriser les bio-agresseurs en testant différentes successions de culture, souligne Jean-Albert Fougereux. Nous avons déposé un dossier pour un projet Déphy expérimentation en ce sens. » En parallèle, la Fnams s'intéresse aux cultures associées pour mieux contrôler les mauvaises herbes, ainsi qu'aux « plantes de service » avec l'Esa d'Angers. « Ces plantes sont mises en place avec la culture porte-graines pour lui rendre un service, par exemple des légumineuses peuvent empêcher le développement des mauvaises herbes et apporter de l'azote à la culture. » Les agriculteurs-multiplicateurs français commencent à avoir recours pour certaines espèces à l'andainage en alternative au défoliant chimique, ou aux productions de semences sous serres insect-proof, pour les semences à forte valeur ajoutée. Ils produiront peut-être un jour des semences de pommes de terre. Bejo vient de lancer sa première variété de pommes de terre, qui se reproduit ainsi. KWS y travaille aussi.
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